Formation professionnelle dans la recherche et la pratique
Éditeur
Auteurs
Annette Krauss
Annette Krauss travaille à la Haute école cantonale de pédagogie spécialisée de Zurich, comme collaboratrice scientifique. Elle a réalisé l’étude susmentionnée conjointement avec Matthias Pfiffner (collaborateur scientifique) et Pia Georgi-Tscherry (chargée de cours et cheffe de projet) à l’Institut de pédagogie sociale et de la formation ISB de la Haute école de travail social de Lucerne.
This author does not have any more posts.
Claudia Schellenberg
Claudia Schellenberg travaille à la Haute école cantonale de pédagogie spécialisée de Zurich, comme chargée de cours. Elle a réalisé l’étude susmentionnée conjointement avec Matthias Pfiffner (collaborateur scientifique) et Pia Georgi-Tscherry (chargée de cours et cheffe de projet) à l’Institut de pédagogie sociale et de la formation ISB de la Haute école de travail social de Lucerne.
Plus d’un jeune ou jeune adulte sur quatre dit de lui-même qu’il est en situation de handicap. Les intéressés font état de difficultés relatives à la maîtrise des exigences de l’école ou de l’entreprise, et d’un bien-être réduit. Une partie d’entre eux bénéficie d’un instrument appelé « compensation des désavantages ». Les bénéficiaires sont avant tout des personnes présentant des troubles de l’écriture ou de la lecture, suivies de personnes souffrant de TDAH ou d’un handicap physique. Dans les écoles, le savoir et l’expérience portant sur la gestion de la compensation des désavantages ont beaucoup augmenté, mais l’on rencontre également des insécurités pour la mise en œuvre de cet instrument. Le projet « Enhanced Inclusive Learning » explore les expériences, les attitudes et les possibilités qu’offre cette mise en œuvre.
Les transitions de l’école à la formation professionnelle, puis de la formation professionnelle à l’exercice d’un métier, constituent un défi particulier pour les jeunes en situation de handicap. Ces dernières années, diverses réformes ont contribué à faciliter ces transitions. En comparaison, il y a toutefois relativement peu de mesures spécialement conçues pour les jeunes souffrant d’un handicap au niveau du secondaire II. L’une de ces mesures consiste en une compensation des désavantages que les jeunes peuvent demander sur la base d’un certificat médical. Cet instrument entend fournir des mesures de soutien pour l’apprentissage ou les examens, mais pas une adaptation des objectifs d’apprentissage au niveau de leur contenu.
Tandis que les jeunes présentant des troubles d’apprentissage ont des difficultés spécifiques pour maîtriser les exigences scolaires, une santé psychique amoindrie a un impact plus général sur la situation des intéressés.
Afin d’en apprendre davantage sur la situation des jeunes en situation de handicap au niveau du secondaire II et sur les formes de gestion de la compensation des désavantages, la Haute école cantonale de pédagogie spécialisée (HfH, Zurich) et la Haute école de travail social de Lucerne (HSLU) ont mené une étude baptisée « Enhanced Inclusive Learning ». Ayant bénéficié du soutien financier du Bureau fédéral de l’égalité pour les personnes handicapées (BFEH) et de diverses fondations, l’étude a interrogé, d’une part, le bien-être des jeunes et leur maîtrise des exigences. D’autre part, elle a exploré les modalités de mise en œuvre de la compensation des désavantages, les expériences et attitudes y relatives ainsi que le besoin de soutien des enseignants dans ce domaine.
L’étude incluait deux enquêtes, un sondage quantitatif dans des classes avec au moins une personne bénéficiant d’une compensation des désavantages et un approfondissement qualitatif. Au total, 66 classes d’écoles du secondaire II et d’écoles professionnelles de dix cantons de Suisse alémanique ont participé à l’enquête. L’échantillon comprenait 907 jeunes de 14 à 24 ans, dont 60 au bénéfice d’une compensation des désavantages. 24 interviews ont été menées avec certains d’entre eux et avec leurs enseignants, dans le cadre du volet qualitatif de l’étude.
Handicaps au niveau secondaire II
Un peu plus d’un quart des jeunes ou jeunes adultes interrogés (27 %) ont déclaré souffrir d’un handicap. Il s’agit là de leur opinion personnelle, et pas forcément de handicaps ou de maladies diagnostiqués par des instances médicales. Les handicaps psychiques ont été cités le plus souvent (8 %), suivis des handicaps physiques et chroniques (7 %), des troubles de l’écriture et de la lecture (dyslexie/dysorthographie, 7 %) et des troubles du déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH, 6 %). Il convient de noter que la fréquence des handicaps est sans doute quelque peu faussée par rapport à l’ensemble de l’échantillon représentatif, puisque dans ce volet de l’étude, ce sont des classes avec des jeunes bénéficiant d’une compensation des désavantages qui ont été choisies. On peut donc supposer que les jeunes souffrant de troubles de l’écriture et de la lecture, notamment, sont surreprésentés dans l’échantillon (7 % contre environ 5 % chez Schulte-Körne, 2010).
Citation
Krauss, A., & Schellenberg, C. (2020). Une aide dans la plupart des cas. Transfer. Formation professionnelle dans la recherche et la pratique 5(3).
La présente contribution est protégée par le droit d'auteur. Toute utilisation est autorisée à l'exception de l'utilisation commerciale. La distribution sous la même licence est possible ; elle nécessite toutefois la mention de l’auteur.