Formation professionnelle dans la recherche et la pratique

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Passé, présent et futur de la recherche sur les technologies pour l’apprentissage dans la formation professionnelle L’héritage de Dual-T

Alberto Cattaneo

Quel rôle les technologies pour l’apprentissage peuvent-elles jouer pour soutenir et, le cas échéant, pour améliorer la formation professionnelle ? Telle est la question qui était au cœur des travaux menés dans le cadre du projet « Dual-T » et de l’ouvrage récemment publié à l’occasion de sa conclusion. Dans le présent article, nous tentons d’en résumer les points essentiels et de terminer par une conclusion portant sur le passé, le présent et l’avenir. La plus grande réalisation de Dual-T est peut-être le modèle pédagogique de l’Erfahrraum. Il permet l’échange d’expériences d’apprentissage professionnel par-delà les frontières des trois lieux de formation. Ainsi, le lien entre ce que les apprenantes et apprenants apprennent en entreprise et ce qu’ils-elles apprennent à l’école devient beaucoup plus clair pour eux.

Fondation ForPro Un lieu dédié à la formation professionnelle à Genève

Joëlle Mathey & François Antille

La fondation ForPro vise à promouvoir, soutenir et valoriser la formation professionnelle à Genève. Pour cela, elle investit un bâtiment de 22’000 m2 qui sera dédié aux personnes en formation, les accompagnant avant leur entrée en apprentissage, durant leur formation et après, notamment en promouvant l’entreprenariat.

Répandue dans le Nord-est de la Suisse La formation professionnelle contre paiement

Luca Preite

Certaines écoles privées proposent des formations professionnelles contre paiement de frais de scolarité, autant pour la formation initiale que pour la maturité professionnelle. Or les écoles privées sont largement ignorées autant par la recherche scientifique que par la politique. Contrairement aux gymnases, aux écoles de culture générale et au marché des places d’apprentissage, elles ne connaissent ni procédure de sélection ni limitations d’accès. En s’appuyant sur les données LABB (Analyses longitudinales dans le domaine de la formation) fournies par l’Office fédéral de la statistique, le présent article s’applique à donner un aperçu de l’étendue et de l’évolution de cette formation professionnelle payante. On constate alors qu’il s’agit, en première ligne, d’un phénomène propre à la Suisse alémanique et particulièrement répandu au niveau de la maturité professionnelle.

Formation professionnelle à Genève Raymond Uldry – porte-parole de la formation professionnelle genevoise des années 1955-1976

Jackie Vorpe

Genève n’est pas un canton modèle en matière de formation professionnelle. En 2020, seuls 30,9% des jeunes qui suivaient une filière de formation du degré secondaire II faisaient un apprentissage (en entreprise ou en école), contre 59,3% en moyenne suisse. Il fut un temps où il en allait tout autrement : dans les années 1950 à 1970, le canton de Genève était à l’avant-garde de la formation professionnelle en Suisse. Cette période a été marquée par celui qui reste peut-être le plus grand pionnier de la formation professionnelle en Suisse romande : Raymond Uldry. En tant que directeur du Service des apprentissages dans les années 1955-1976, Uldry a laissé un héritage socialement marqué qui semble encore pertinent aujourd’hui. Il concevait l’apprentissage comme un lieu de formation à la fois générale, culturelle et professionnelle, qui devait être accessible à toute personne et à tout âge.

Réplique aux thèses de Dominique Tellenbach Réflexion sur l’importance des examens écrits finaux dans la procédure de qualification

David Jan

L’article de Dominique Tellenbach, recteur au Centre de formation professionnelle de Bâle-Campagne, dans l’édition 3-2022 de Transfer, m’a longuement fait réfléchir. Dans les lignes qui suivent, je souhaite y apporter un deuxième point de vue, basé selon ma propre expérience issue du front de la vente et de la formation dans le domaine du commerce de détail. Comme le remarque Tellenbach, les examens écrits dans la procédure de qualification visent à garantir un professionnel compétent. C’est sur leur importance que je me focalise ici. Mais plus qu’un professionnel compétent, prendre en compte le concept de formation continue et d’apprentissage tout au long de la vie permet d’obtenir un professionnel complet.

Voyages d’échange de l’école professionnelle gibb de Berne Pistes de réflexion de Finlande et de Hambourg

Marc Aebersold & Tvrtko Brzović

De plus en plus de directions d’écoles professionnelles reconnaissent que l’on peut puiser dans des écoles à l’étranger des idées pour le développement de leur propre école. En effet, la formation professionnelle n’existe pas seulement en Suisse ; dans d’autres pays également, les écoles et les associations professionnelles doivent trouver des réponses à des défis tels que l’hétérogénéité des niveaux de performance, le manque de relève ou les ruptures d’apprentissage. En mai et en octobre, avec le soutien de Movetia, des délégations de l’école professionnelle gibb de Berne se sont rendues dans des écoles partenaires en Finlande et en Allemagne. L’un des nombreux constats étonnants : en Finlande, les jeunes peuvent obtenir le certificat de fin d’apprentissage dès lors qu’ils disposent des aptitudes requises.

Entretien à propos du rapport 2023 sur l’éducation en Suisse avec Stefan C. Wolter, directeur du rapport La formation professionnelle initiale perd du terrain

Daniel Fleischmann

Le rapport sur l’éducation est la publication scientifique la plus importante sur l’éducation en Suisse : toutes les données principales issues des statistiques, de la recherche et de l’administration y sont regroupées et commentées. Concernant la formation professionnelle, quelques conclusions du récent rapport de 2023 attirent l’attention. Par exemple, il s’avère qu’environ la moitié des jeunes s’engage dans une formation professionnelle initiale directement après leur scolarité obligatoire. De plus, il s’avère que les résultats scolaires sont un facteur important pour les futurs succès scolaires. Un regard sur la formation continue supérieure permet d’aboutir au constat suivant : les autorités politiques ne s’occupent pas des bons problèmes, pour reprendre la formulation de Stefan C. Wolter, directeur du rapport.

Enquête auprès des apprenti-e-s assistant-e-s socio-éducatif-ve-s (ASE) et assistant-e-s en soins et santé communautaire (ASSC) L’intelligence émotionnelle est cruciale pour la réussite de l’apprentissage

Laure Tremonte-Freydefont, Matilde Wenger & Marina Fiori

Une revue de littérature sur les compétences socio-émotionnelles dans la formation professionnelle initiale (FPI) a révélé que relativement peu de programmes éducatifs européens traitent de ce type de compétences. De plus, très peu de publications scientifiques existent sur ce sujet. Ainsi, le présent article rapporte les résultats d’une étude qui s’est intéressée au rôle de l’intelligence émotionnelle (IE) dans le cadre de la FPI. Plus précisément, celle-ci visait à étudier le lien positif entre l’IE et la réussite scolaire chez les assistant-e-s socio-éducatif-ve-s (ASE) et les assistant-e-s en soins et santé communautaire (ASSC). Les résultats soulignent les rôles cruciaux des deux formes d’IE sur la réussite en FPI duale au-delà d’autres facteurs comme l’intelligence classique et les traits de la personnalité. En particulier, l’IE en tant qu’habileté influence davantage la partie cognitive et théorique de la formation, alors que l’IE en tant que trait de la personnalité influence la partie pratique de la formation.

Étudier dans une haute école pédagogique après une formation professionnelle initiale De nombreux obstacles – de nombreuses chances

Regula Julia Leemann, Bettina Weller & Andrea Pfeifer Brändli

L’importance de l’entrée dans une haute école pédagogique (HEP) après une formation professionnelle initiale s’accroît dans le champ de la politique de l’éducation, notamment en raison de la pénurie de personnel enseignant à l’école obligatoire. Simultanément, les connaissances sur ce sujet sont très parcellaires. Combien de diplômé∙e∙s d’une formation professionnelle initiale empruntent cette voie ? Quels parcours leur sont ouverts, quels obstacles doivent-ils surmonter et quels facteurs peuvent favoriser cette qualification professionnelle ? Les résultats du présent article montrent qu’un sixième des diplômé∙e∙s du degré secondaire II ayant débuté une formation à l’enseignement sont passés par la formation professionnelle initiale. Cependant, les analyses des données quantitatives comme qualitatives montrent aussi que les voies proposées pour y parvenir sont complexes et peu claires. De plus, certains facteurs – tels que le sexe, le type de formation professionnelle initiale et l’orientation scolaire qui lui est corrélée, de même que la perméabilité entre les domaines de formation – exercent une influence négative ou positive sur l’entrée en HEP.

Le réseau de formation Jomb exploite les possibilités offertes par l'informatique Voici comment même de petites entreprises peuvent former des apprenti·e·s

Daniel Fleischmann

Les Réseaux d’entreprises formatrices existent depuis longtemps ; on y effectue un apprentissage dans plusieurs entreprises. La jeune entreprise Jomb a transformé une idée en activité : elle utilise les possibilités de l’informatique pour automatiser de nombreuses tâches administratives et de communication. Un concept qui recèle un grand potentiel. La plupart des Réseaux d’entreprises formatrices se positionnent sur des niches géographiques ou professionnelles. Jomb souhaite dépasser ces limites.
Analyse des examens écrits dans la discipline économie et société de l’apprentissage d’employé-e de commerce De grandes différences dans la détermination de la note d’expérience

Philipp Spengler

Pour la première fois dans la recherche en éducation, une analyse a été effectuée sur les examens servant de base à la détermination de la note d’expérience dans la discipline économie et société (E&S) de l’apprentissage d’employé-e de commerce. Cette étude parvient à la conclusion qu’en raison des différences constatées dans l’échantillon, on ne peut pas s’attendre à une équivalence des examens et des notes d’expérience qui en résultent. Des différences spécifiques ont pu être identifiées entre les régions linguistiques (Suisse alémanique, Suisse romande / Tessin), entre les écoles et aussi au sein des écoles. Dans le contexte de la réforme en cours de la formation commerciale initiale, les problèmes identifiés sont expliqués et des approches possibles sont formulées.

20 ans de réformes de la formation professionnelle de base : questions et besoins d'intervention Au-delà d’une approche par tâtonnements

Gianni Ghisla

L’actuelle Loi sur la formation professionnelle, entrée en vigueur il y a près de vingt ans, a déclenché un grand nombre d’innovations qui, dans le cadre des plans et ordonnances de formation, ont été ciblées en appliquant une stratégie pragmatique par tâtonnements. Aussi ambitieuses qu’aient été ces innovations, il est surprenant qu’aucune évaluation théorique et empirique articulée de l’élaboration et de la mise en œuvre des Ordonnances, des Plans de formation et de leurs résultats n’ait été réalisée jusqu’à présent. Ainsi, sans qu’aucun débat critique n’ait eu lieu, le modèle dit des compétences opérationnelles a pu s’imposer comme paradigme structurant des décrets adoptés. Parmi les conséquences de cette orientation il y a la marginalisation des savoirs structurés sous forme de matières traditionnelles, la prédominance d’une approche didactique radicalement basée sur des objectifs d’apprentissage et, de manière plus générale, le fait qu’une logique économique et de contrôle se soit imposée dans la formation professionnelle suisse. Pour l’avenir de la formation professionnelle, une évaluation critique et un débat constructif s’avèrent indispensables.

Cas d’exemple de la formation professionnelle initiale aux métiers de l’électricité Acquérir des compétences professionnelles grâce à la réalité virtuelle

Martin Berger, Katrin Kraus, Thomas Keller, Elke Brucker-Kley, Janick Michot & Reto Knaack

La « première vérification » d’installations électriques est une compétence opérationnelle centrale dans les métiers de l’électricité. Mais l’enseignement de cette compétence opérationnelle pose des défis majeurs aux lieux de formation, comme le montrent également les résultats décevants dans les procédures de qualification. Un projet interdisciplinaire innovateur de la Haute école pédagogique de Zurich (PHZH) et de la Haute école des sciences appliquées de Zurich (ZHAW) se penche sur ce problème et explore le potentiel de la réalité virtuelle (RV) pour le développement de compétences opérationnelles à l’exemple de la première vérification. Dans le cadre de ce projet, on a développé le prototype d’un environnement d’apprentissage RV pour les métiers de l’électricité, et en a évalué les effets avec une étude de terrain. Les résultats ont indiqué le potentiel de cette technologie pour l’apprentissage professionnel.

Entretien à propos du livre Ausbilden und Lernen am dritten Lernort, hep Verlag Laboratoire de formation professionnelle moderne

Daniel Fleischmann

Les cours interentreprises (CI) sont en général dans l’ombre des deux principaux sites de formation que sont l’école professionnelle et l’entreprise formatrice. Un livre paru chez hep Verlag entend changer les choses : Ausbilden und Lernen am dritten Lernort élucide les spécificités d’une didactique propre au lieu de formation et formule des propositions concrètes concernant la planification et la réalisation de séquences de formation ainsi que l’accompagnement et l’évaluation des personnes en formation sur le troisième lieu de formation. Dans un entretien avec Transfert, les deux auteurs et l’autrice de l’ouvrage expliquent que le principe de l’orientation vers les compétences pratiques s’est certes imposé dans les cours interentreprises, mais qu’il reste une marge de progression, notamment dans le domaine de l’apprentissage autocontrôlé ou de la coopération entre les lieux de formation.

Nouveaux travaux de recherche et nouvelles perspectives L’enseignement bilingue dans la formation professionnelle

Daniel Elmiger

En Suisse, l’enseignement bilingue connait un véritable boom, surtout au degré secondaire II. Selon un inventaire récent de l’Institut de plurilinguisme et de l’Université de Genève, il y a à l’échelle nationale 373 filières bilingues, dont environ la moitié au niveau gymnasial. Dans la formation professionnelle (apprentissage et maturité professionnelle), on compte une centaine de filières, qui varient beaucoup en termes de durée et d’agencement. Dans l’ensemble, les langues nationales perdent du terrain au profit de l’anglais. Dans la formation professionnelle en Suisse alémanique (cantons monolingues), aucune filière ne propose le français comme langue partenaire – ce qui constitue du point de vue de l’auteur de l’étude un constat qu’il convient de discuter.

Métiers de la petite enfance L’encouragement précoce du langage en Suisse : quels enjeux pour la formation des professionnels de l’éducation de l’enfance ?

Laurent Filliettaz & Marianne Zogmal

Le développement de la formation professionnelle initiale et continue des professionnels de l’éducation de l’enfance est considéré comme un enjeu essentiel en vue de favoriser l’encouragement précoce du langage des jeunes enfants. L’étude scientifique présentée dans cette contribution considère que la fréquentation d’une offre d’éducation de la petite enfance a des effets positifs sur l’acquisition de la langue d’enseignement pour les jeunes enfants, à condition que la qualité pédagogique soit assurée. Cette qualité pédagogique dépend des compétences mobilisées par les équipes éducatives. Pour pouvoir créer des interactions riches et ajustées aux enfants lors des rencontres et activités quotidiennes, une professionnalisation accrue de l’ensemble du personnel éducatif est nécessaire. Pour ce faire, l’étude recommande de lancer une vaste opération de formation initiale et continue de tout le personnel éducatif de la petite enfance.

Les jeunes adultes présentant des « problématiques multiples » Limites du système de transition

Dorothee Schaffner, Heidi Hirschfeld & Lalitha Chamakalayil

Bien souvent, les jeunes présentant des « problématiques multiples » ne disposent ni de ressources propres ni d’aides informelles dans leur environnement social pour venir à bout de leurs problèmes. Par ailleurs, la formation professionnelle et les structures de transition se heurtent souvent à des limites quand il s’agit d’apporter un soutien adapté en fonction des besoins. C’est ce qu’indique une étude commandée par la Plateforme nationale contre la pauvreté. La structure des différents organismes manque de clarté, ces systèmes ne suivent trop souvent qu’un seul objectif unilatéral (l’intégration professionnelle par exemple), l’intégration sociale est oubliée. L’étude montre clairement que pour mettre en pratique les principes de « soutien adapté en fonction des besoins » et de « coordination des aides », des évolutions sont nécessaires à au moins trois niveaux du système : au niveau stratégique, au niveau de la gestion des cas et au niveau du suivi des cas. Le projet de la « Cité des Métiers » de Genève est pris en exemple : ce modèle suggère des angles d’approche possibles.

La formation professionnelle duale favorise la motivation à la performance

Au terme de la scolarité obligatoire, les jeunes prennent des chemins différents, professionnellement et scolairement. Deux tiers entament une formation professionnelle initiale en entreprise, moins d’un tiers fréquente une école de formation générale, et une minorité de 7 % fait le choix d’une formation professionnelle initiale en école. Les conclusions d’une étude longitudinale démontrent que, selon le type de formation suivi, les jeunes jusqu’à l’âge de 21 ans développent différemment les compétences informelles que sont la disposition à l’effort, la persévérance et la volition. D’après cette étude, cela pourrait s’expliquer par les différences entre les différents environnements pédagogiques et de socialisation. La formation initiale en entreprise offre ainsi les conditions favorisant au maximum le développement desdites compétences, qui sont d’une grande pertinence sur le marché du travail. La formation professionnelle en entreprise joue donc un rôle crucial dans le renforcement de la motivation à la performance des adolescent-e-s.

Développement des compétences informelles après la fin de la scolarité obligatoire La formation professionnelle duale favorise la motivation à la performance

Irene Kriesi & Ariane Basler

Au terme de la scolarité obligatoire, les jeunes prennent des chemins différents, professionnellement et scolairement. Deux tiers entament une formation professionnelle initiale en entreprise, moins d’un tiers fréquente une école de formation générale, et une minorité de 7 % fait le choix d’une formation professionnelle initiale en école. Les conclusions d’une étude longitudinale démontrent que, selon le type de formation suivi, les jeunes jusqu’à l’âge de 21 ans développent différemment les compétences informelles que sont la disposition à l’effort, la persévérance et la volition. D’après cette étude, cela pourrait s’expliquer par les différences entre les différents environnements pédagogiques et de socialisation. La formation initiale en entreprise offre ainsi les conditions favorisant au maximum le développement desdites compétences, qui sont d’une grande pertinence sur le marché du travail. La formation professionnelle en entreprise joue donc un rôle crucial dans le renforcement de la motivation à la performance des adolescent-e-s.

Sondage réalisé auprès de formateurs et formatrices en entreprise, en Suisse alémanique Comment s’y prendre avec les apprentis présentant des troubles psychiques ?

Niklas Baer, Barbara Schmocker & Tanja Kuhn

Une formation professionnelle n’est pas seulement une étape importante de la vie professionnelle ; elle offre aussi l’opportunité de déceler le plus tôt possible certaines difficultés professionnelles d’origine psychique. Ce type de difficultés professionnelles ne cesse d’augmenter chez les adolescents et les jeunes adultes : Les déclarations d’invalidité pour raisons psychiques ont triplé chez les moins de 30 ans en Suisse depuis 1997. Un sondage réalisé en 2021 auprès de formateurs et formatrices en entreprise fournit à présent, pour la première fois, des données très complètes sur la façon dont ces derniers discernent les apprentis qui souffrent de désordres psychiques, ainsi que sur leur manière d’agir, leur assurance dans ce domaine et la fréquence de ce type de problèmes. Le fait qu’environ 6400 formateurs et formatrices aient participé à ce sondage est un indice de leur engagement et de l’urgence de cette problématique. Les résultats montrent quelles caractéristiques contribuent à la résolution du problème et quels facteurs de risque doivent être pris en considération. L’étude propose aussi des recommandations concrètes pour un meilleur soutien des formateurs et formatrices eux-mêmes.

Enquête standardisée auprès d’élèves de classes terminales 2022 dans les écoles professionnelles suisses Apprentissage et enseignement numériques : un degré de satisfaction étonnamment élevé

Seraina Leumann & Caroline Müller

À ce jour, la progression de la transformation numérique dans la formation professionnelle initiale reste largement inconnue. Les données issues de l’enquête standardisée effectuée en 2022 auprès d’élèves de classes terminales livrent de premiers éléments de réponse du point de vue des élèves en fin de scolarité d’écoles professionnelles de Suisse alémanique. Il ressort de cette enquête une appréciation très positive des élèves concernant les conditions-cadres scolaires, les compétences numériques du personnel enseignant et l’utilisation des médias numériques à différentes fins pendant le cours. En revanche, les élèves attribuent une appréciation plus modérée aux acquis pédagogiques personnels, notamment dans les domaines éloignés de l’enseignement.