Étude sur les cantons de Genève et de Bâle-Ville
Engager des travailleurs allogènes ou former des apprenti-e-s ?
Dans les cantons de Genève et de Bâle-Ville, le nombre de travailleurs provenant de pays voisins est particulièrement important. Ces personnes permettent de compenser les besoins en main-d’œuvre qualifiée liés à la conjoncture ; en même temps, l’arrivée de personnel non indigène nuit à la formation de la propre relève professionnelle. Dans quelle mesure cela se produit-il ? C’est le sujet de la présente thèse, qui s’appuie sur l’histoire des deux cantons.
« Le marché disposant d’adultes qualifiés à faibles coûts, pourquoi en former ? » (Mauro Dell’Ambrogio in Rollier, 2018)
Sur le marché du travail, obtenir de la main-d’œuvre qualifiée peut être résolu de trois manières : la qualification des personnes, l’innovation (le remplacement des personnes par la technologie) ou l’importation de travailleurs qualifiés (Ursula Renold in Baselland Business, 27.04.2022). Le présent article s’intéresse à l’histoire de la formation professionnelle et prend pour cible la disponibilité des travailleurs allogènes. Pour cela, il s’appuie sur deux cas particulièrement représentatifs que sont les cantons de Genève et Bâle-Ville. Ce qui rapproche ces deux cantons-villes, ce sont leur économie fortement axée sur le secteur tertiaire et l’industrie exportatrice, et le fait qu’ils n’ont pas d’arrière-pays dans leur canton-même. Vu un tel positionnement géographique, tous deux comptent donc sur un fort pourcentage de main-d’œuvre étrangère. Ce qui intéresse aussi, c’est que les deux cantons possèdent des caractéristiques semblables en matière de formation (voir tableau 1 ci-dessous).
Le cas des Trente glorieuses
La Suisse connut la vague migratoire la plus importante à ce jour entre 1951 et 1970 (pic en 1961-1962) avec l’arrivée de 2.68 millions d’étrangers disposant d’un permis annuel ou d’établissement (DHS, 2006). C’est également dans cette période dite des Trente glorieuses (1948-1978) ou de boom économique que le système éducatif suisse se voit confronté à de nouvelles exigences (mouvements démographiques, avènement des progrès techniques, glissement vers la tertiarisation, forte pénurie de main-d’œuvre). Le développement de l’éducation secondaire et la démocratisation des études sont lancés. Dans l’analyse de la politique éducative, l’afflux migratoire des années 1950-1970 peut être considéré comme représentant une période de changement socio-économique radical, ou de « Critical juncture » (Capoccia, 2016).
On constate qu’encore relativement peu de travaux ont identifié l’impact de la migration de main-d’œuvre sur la formation professionnelle. La recherche scientifique se construit avant tout sur des travaux socio-éducatifs qui analysent l’origine migratoire des jeunes fréquentant une formation professionnelle, leurs chances de formation (Bolzmann et al., 2003) et d’accès à l’apprentissage (Imdorf, 2008) ou les mesures d’intégration pour les personnes réfugiées. Or, la manière dont l’immigration peut remodeler les institutions socio-économiques (l’État-providence, les relations industrielles, la production de compétences) est encore « less explored in the literature »[1] (Afonso & Devitt, 2016).
On peut formuler l’hypothèse que les travailleurs allogènes sont un facteur qui contribue à l’avènement de situations d’incertitude dans l’équilibre du système de formation professionnelle. Comment réagissent alors les politiques éducatives ? Quels effets structurels sont-ils perceptibles dans le système de formation professionnelle ? La situation particulière des cantons de Genève et Bâle-Ville serait-elle due en partie au fort pourcentage de main-d’œuvre allogène (frontaliers, confédérés, cadres et apprenti-e-s allogènes) ?
Conséquences de la migration de travail
La présente étude considère le fait de recourir aux travailleurs allogènes comme étant parmi les éléments qui représentent une interférence extérieure dans l’équilibre délicat du système de formation professionnelle.
La présente étude considère le fait de recourir aux travailleurs allogènes comme étant parmi les éléments qui représentent une interférence extérieure (Busemeyer & Trampusch, 2012) dans l’équilibre délicat du système de formation professionnelle. Présentant les résultats principaux, les lignes qui suivent démontrent que cette interférence extérieure peut être perçue tantôt comme une concurrence, tantôt comme un levier de compensation. L’accent est mis sur la participation des entreprises (1), l’effet sur la structure économique (2), l’effet sur la société (3) et l’effet sur la politique (4).
1. Substituabilité des apprenti-e-s indigènes
Deux des avantages fréquemment relayés qu’ont les entreprises à former elles-mêmes leur main-d’œuvre, c’est le gain de productivité durant l’apprentissage et le fait qu’elles économisent des frais de recrutement (Wolter et al., 2003). Mais selon plusieurs études (Aepli & Kuhn, 2019), la possibilité d’engager des travailleurs allogènes peut détourner les entreprises de leur obligation, tradition ou motivation à former des apprenti-e-s. En 2018, lorsqu’on lui demande si la formation professionnelle bénéficie de la même reconnaissance dans toutes les régions linguistiques, c’est d’ailleurs ce que répond Mauro Dell’Ambrogio, ancien secrétaire d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI) :
« Il y a l’influence des grandes cultures voisines. Mais la formation professionnelle a moins de poids, surtout dans les cantons de Bâle-Ville, de Genève et du Tessin, probablement en raison de la facilité à engager des travailleurs frontaliers. Le marché disposant d’adultes qualifiés à faibles coûts, pourquoi en former ? » (Rollier, 2018).
Pour les deux cantons-frontières de Genève et Bâle-Ville, le potentiel de substituabilité est en effet renforcé par les travailleurs frontaliers – une crainte que l’analyse des sources historiques permet de révéler. Par exemple, dans un article du Courrier du 2 juillet 1982, il est relevé que « la main-d’œuvre étrangère frontalière ne devrait […] pas être utilisée à l’encontre des apprentis du canton » – même s’il est « plus agréable pour une entreprise d’engager du personnel qualifié et étranger plutôt qu’un jeune à qui il faudra donner une formation ».
La substituabilité des apprenti-e-s indigènes n’est pas imputable uniquement aux travailleurs allogènes, mais aussi aux apprenti-e-s allogènes. En effet, ceux-ci peuvent venir combler des places d’apprentissage restées vacantes – c’est le cas dans les métiers de la boulangerie ou de la boucherie. À Genève, la loi dite Revaclier, qui entre en vigueur le 1er septembre 1973, va élargir les bases de recrutement des apprenti-e-s et afficher sa volonté de recruter les nouveaux apprenti-e-s parmi la population présente à Genève. La durée de résidence qui conditionne l’octroi d’allocations d’apprentissage est ainsi baissée de cinq à trois ans, ce qui va faire augmenter le nombre de bénéficiaires étrangers très visiblement dès 1973 (voir figure 1 ci-). Toutefois, il faut rappeler que durant toute la période à l’étude, la priorité donnée à la main-d’œuvre indigène prévaut, que ce soit pour une place de travail ou pour une place d’apprentissage.
Dans le canton de Bâle-Ville, la situation des apprenti-e-s étrangers est peu problématisée. À leur place, ce sont davantage les apprenti-e-s confédérés qui occupent le discours. En effet, une particularité du canton de Bâle- est le fait que le canton offre un grand nombre de places d’apprentissage, mais comptabilise relativement peu d’apprenti-e-s domiciliés dans le canton-même – ce qui fausse la plupart des statistiques actuelles qui voient Bâle-Ville en queue de peloton en matière de taux d’apprenti-e-s. En 2021 par exemple, selon l’Office fédéral de la statistique (OFS), seule la moitié des quelque 5’700 apprenti-e-s habitait dans le canton de Bâle-Ville. Dans les discours de l’époque, on retrouve de nombreuses traces selon lesquelles les apprenti-e-s confédérés aggravent la situation de concurrence sur le marché bâlois des places d’apprentissage. Les apprenti-e-s confédérés bâlois suscitent le débat notamment en matière d’orientation professionnelle : le fait que la « Berufsvorbereitungsklasse » apparaisse plus tôt dans le circuit scolaire de Bâle-Campagne pénaliserait les apprenti-e-s de Bâle-Ville.
2. Ascension professionnelle et glissement des apprenti-e-s vers le secteur tertiaire
Plusieurs auteurs relèvent à quel point l’arrivée des travailleurs allogènes a favorisé l’accès des jeunes indigènes aux études et au secteur tertiaire. Kreis et von Wartburg (2000) affirment que les travailleurs immigrés ont permis « den sozialen Aufstieg in höhere Positionen. Selon Peri et Sparber (2009), « immigration pushes natives into other educational tracks and occupations »[2]. Dans le contexte des Trente glorieuses, la disponibilité d’une main-d’œuvre allogène qui occupe les métiers manuels subalternes, notamment ceux de type 3D (Dirty – Difficult – Dangerous), permet indirectement aux jeunes indigènes de se former dans des professions du secteur tertiaire. C’est ce qu’on peut lire dans le Journal de Genève du 27 juin 1970 : « L’une des perturbations les plus durables qu’aura apportées dans notre vie économique et nationale l’excès de main-d’œuvre étrangère est la désaffection profonde de beaucoup de nos jeunes pour les métiers manuels de l’artisanat et de l’industrie ». On assiste alors à un phénomène de promotion professionnelle de la jeunesse locale.
3. Stigmatisation sociale et dépréciation de l’apprentissage dual
Ainsi, l’étude permet de relever que les travailleurs allogènes sont avant tout représentés dans les secteurs formant traditionnellement des apprentis (construction, métallurgie, boulangerie, services à la personne). En période d’ « Überfremdung »[3] – avec à son paroxysme l’initiative Schwarzenbach en 1970 –, une telle situation semble avoir eu des conséquences sur la valorisation sociale de la formation professionnelle. Sur le marché de l’apprentissage, du fait que de plus en plus de jeunes allogènes entrent en apprentissage, la formation professionnelle se trouve stigmatisée. Elle devient un instrument social de « récupération » pour les jeunes peu doués, souvent des étrangers, alors que les jeunes plus doués se dirigent vers d’autres voies de formation.
4. Frein à la modernisation du système de formation professionnelle
La disponibilité d’une main-d’œuvre allogène facilement accessible semble conduire à une certaine paresse des autorités en matière de formation professionnelle.
L’interprétation de la problématique des efforts politiques – sur l’attractivité, l’amélioration ou la modernisation – du système de formation professionnelle se distingue difficilement de celle des efforts relatifs à la mise à disposition de places d’apprentissage par les entreprises. En déclarant que « in the long run, temporary migration might hinder improvements in education and training »[4], Castles (1987) semble avoir été l’un des premiers à relever le problème. Dit autrement, la disponibilité d’une main-d’œuvre allogène facilement accessible semble conduire à une certaine paresse des autorités en matière de formation professionnelle. Ce frein à la modernisation de la politique de formation professionnelle, mais aussi la haute conjoncture économique qui est plutôt défavorable à la formation des apprenti-e-s, ont pour conséquence l’augmentation des travailleurs (mineurs) non qualifiés. Un nombre important de ceux-ci sont les jeunes étrangers. En 1966, à Genève, sur les 3’491 mineurs semi- ou non qualifiés (dits des manœuvres), 60% n’ont pas accompli leur classe à Genève ; ils sont donc soit étrangers, soit frontaliers (autorisés à travailler dès 17 ans), soit confédérés. Plusieurs mesures compensatoires vont alors marquer l’offre de formation professionnelle : mesures de protection des mineurs, mesures de soutien, perfectionnement professionnel.
Entre 1963 et 1970, les mesures de restriction de la main-d’œuvre étrangère vont faire perdre une force de travail importante à l’économie suisse, qui réagit en mettant en place la formation élémentaire de deux ans (Anlehre), entrée dans la loi en . Toutefois, celle-ci ne fait pas l’unanimité et certaines voix la qualifient d’ « apprentissage au rabais ». Des propos significatifs à ce sujet sont ceux du Journal de Genève du 18 avril 1978, où l’on peut lire que le but de la formation élémentaire serait « de combler les lacunes laissées par les travailleurs étrangers qui [rentrent] dans leur pays » en raison de la crise économique.
Perspective actuelle : les apprenti-e-s frontaliers et les cadres allogènes
Depuis quelques années, c’est la problématique des apprenti-e-s frontaliers qui a gagné sa place dans les médias. Le 27 novembre 2013, un article publié dans Largeur approfondit la question des apprenti-e-s frontaliers dans les cantons du Jura, de Genève, du Valais et du Tessin. On apprend alors que dans le canton du Tessin, les apprenti-e-s frontaliers représentent 10% du total des jeunes en formation dans le canton. Certains candidats sont âgés de 25 ans et possèdent déjà une maturité voire un titre de Bachelor. Une place d’apprentissage en Suisse est très attractive pour un apprenti italien. Même si au début, le salaire est peu élevé, « bald erreichen sie vielfach einen Lohn, der höher ist als für einen Vollzeitjob in Italien »[5]. En 2016, le Conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann relançait même l’idée de combler les places d’apprentissage vacantes par des apprenti-e-s allogènes.
Parallèlement, plusieurs voix s’élèvent pour constater que les cadres et les entreprises allogènes exercent eux aussi un effet que l’on peut qualifier de paralysant pour la formation professionnelle en entreprise. Souvent, au même titre que les parents allogènes suivant leur lieu d’origine, ceux-ci méconnaîtraient le système suisse de formation professionnelle et n’engageraient pas ou peu d’apprenti-e-s. C’est ce qu’affirme Gilles Miserez, Directeur général de l’OFPC genevois, le 17 août 2020 :
« Nous sommes fortement influencés par le système français, qui ne mise pas sur l’apprentissage. De plus, nous avons une population étrangère importante qui connaît peu la formation professionnelle. Et nous avons aussi des entreprises étrangères à Genève qui ne connaissent pas bien le système de formation professionnelle et qui n’engagent pas d’apprentis ».
Selon Blatter et al. (2012), « foreign-owned firms have a significantly lower supply of training »[6]. Unterweger (2022) mentionne, chez ces entreprises étrangères, le manque de compréhension du système suisse de formation professionnelle, la préférence pour les profils académiques ou encore le manque de « firm culture » nécessaire pour la formation duale.
Conclusion
L’histoire a montré que les travailleurs et apprenti-e-s allogènes comportent un enjeu particulier pour l’équilibre du système de formation professionnelle. Cette interférence extérieure qu’ils représentent, qu’elle soit de nature concurrentielle ou compensatoire suivant la période socio-économique, trouve amplement sa place dans les discussions actuelles sur l’avenir de la formation professionnelle. Plus que jamais, la formation professionnelle devra penser « out of the box » et répondre intelligemment à des défis extérieurs, nés du fait même de sa complexité à faire cohabiter des exigences provenant de plusieurs mondes : la formation, le marché du travail, la migration. Pour que leur système de formation professionnelle reste en phase avec la réalité de leur situation socio-économique, des cantons comme Genève et Bâle-Ville, dont le marché du travail est très orienté vers l’internationalisation, doivent être conscients des implications de la migration également sur le marché de l’apprentissage.
Résumé
Le présent article résume les résultats d’une thèse de doctorat portant sur les trente années de boom économique (1950-1980) dans les cantons frontaliers de Genève et de Bâle-Ville. Il thématise le risque de substituabilité des apprenti-e-s indigènes par la main-d’œuvre allogène et les mesures de compensation qui en découlent. L’article montre que la problématique est également pertinente à l’heure actuelle. Du fait de la pénurie de main-d’œuvre, de la mondialisation croissante, du brassage des populations mais aussi des générations à faible natalité, l’impact exercé notamment par les travailleurs frontaliers et les cadres allogènes mérite une attention particulière dans la politique éducative suisse.
[1] « moins explorée dans la littérature ». [2] « conforme aux conclusions d’autres études selon lesquelles l’immigration pousse les natifs vers d’autres filières d’enseignement et d’autres professions ». [3] « infiltration étrangère » ou « surpopulation ». [4] « à long terme, la migration temporaire pourrait entraver l’amélioration de l’éducation et de la formation ». [5] « ils atteignent bientôt un salaire supérieur à celui d’un emploi à temps plein en Italie ». [6] « les entreprises à capitaux étrangers ont une offre de formation significativement plus faible ».Bibliographie
- Aepli, M. et A. Kuhn (2019). Open Labor Markets and Firms’ Substitution between Training Apprentices and Hiring Workers. IZA DP 12479, 1-21.
- Baselland Business, 27.04.2022
- Blatter, M. et al. (2011). The Costs of Hiring Skilled Workers. European Economic Review 5, 20-35.
- Bolzmann, C. et al. (2003). Secondas-Secondos. Le processus d’intégration des jeunes adultes issus de la migration espagnole et italienne en Suisse. Zürich: Seismo Verlag.
- Busemeyer, M. et C. Trampusch (2012). The Political Economy of Collective Skill Formation. New York: Oxford University Press.
- Capoccia, G. (2016). Critical Junctures. In O. Fioretos, T. G. Falleti et A. Sheingate (Eds). The Oxford Handbook of Historical Institutionalism, 89-106.
- Castles, S. (1987). Temporary migrant workers – economic and social aspects. Centre for Multicultural Studies, University of Wollongong Occasional Paper 9, 18.
- De plus en plus d’apprentis frontaliers, consultée le 22.09.2022.
- Dictionnaire historique de la Suisse DHS (2006). Immigration.
- Huber, K. (1963). Die ausländischen Arbeitskräfte in der Schweiz. Solothurn: Buchdruckerei Vogt-Schild AG.
- Imdorf, C. (2008). Migrantenjugendliche in der betrieblichen Ausbildungsplatzvergabe, auch ein Problem für Kommunen. In M. Bommes (Ed.). Migrationsreport 2008. Fakten – Analysen – Perspektiven. Frankfurt, Main: Campus Verl, 113-158.
- Kreis, G. et B. von Wartburg (2000). Basel-Geschichte. Eine städtische Gesellschaft. Basel: Christoph Merian Verlag.
- Peri, G. et C. Sparber (2009). Task Specialization, Immigration, and Wages. American Economic Journal: Applied Economics 1(3), 135-169.
- Rollier, I. (2018). Coup d’envoi pour la formation obligatoire jusqu’à 18 ans à Genève. Panorama 5.
- Unterweger, D. F. (2022). Unconstrained Capital? Multinational companies, structural power, and collective goods provision in dual VET. Socio-Economic Review 20, 1339–1359.
- Wolter, S. et al. (2003). Why Some Firms Train Apprentices And Many Other Do Not. IZA DP 916, 1-21.
Citation
Vorpe, J. (2023). Engager des travailleurs allogènes ou former des apprenti-e-s ?. Transfer. Formation professionnelle dans la recherche et la pratique 8(11).