Formation professionnelle dans la recherche et la pratique

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« La formation professionnelle en 2040 – perspectives et visions » : la vision d’un développement individualisé des compétences à l’heure du numérique

Passer d’un système linéaire à un accompagnement personnalisé de l’apprentissage

Le monde de la formation professionnelle se trouve à l’aube d’un changement de paradigme. D’ici quinze ans, les jeunes qui entameront leur apprentissage auront grandi avec des technologies dont on peine encore à définir les contours. Ils auront pour habitude d’interagir, d’apprendre et de travailler avec des systèmes d’assistance intelligents – aussi est-il temps d’adopter une vision audacieuse, celle d’une formation professionnelle massivement axée sur le développement des compétences. Appuyée sur les nouvelles technologies, elle doit aussi être conçue pour mettre les relations humaines et l’expérience individuelle au cœur de la formation professionnelle initiale.

Article dans le magazine « Schule verantworten »

Promotion de la lecture au centre de formation commerciale de Zoug

Le Centre de formation commerciale de Zoug (KBZ) poursuit une approche à plusieurs niveaux pour promouvoir la lecture, qui combine des entrées en matière faciles, des intérêts individuels et un travail axé sur des projets. Katrin Meier Leu, Thomas Furter, Flavia Giudice et Stefan Riedler en parlent dans un article publié dans le magazine « Schule verantworten » (vol. 5, 2/25). L’objectif est de renforcer durablement les compétences en lecture et en écriture. Des rituels de lecture réguliers, la gamification et la coopération avec la bibliothèque municipale de Zoug soutiennent ce processus. Malgré des défis tels que l’hétérogénéité et le surmenage des apprenants, un accompagnement ciblé et des méthodes créatives portent leurs fruits, selon les auteurs. Dans le commerce de détail en particulier, la lecture est encouragée par des projets pratiques.

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Un podcast généré par l'IA présente l'étude Grit dans un langage courant

Les chercheurs innovent dans la communication des résultats de la recherche en éducation

Il y a quelque temps, Stefan C. Wolter (Université de Berne), Janine Albiez (CSRE) et Maurizio Strazzeri (Haute école spécialisée de Berne) ont étudié comment la persévérance et la passion influencent le choix entre la formation professionnelle et le gymnase – Transfer en a déjà rendu compte. Un podcast vient d’être publié à ce sujet, qui traduit l’anglais scientifique sophistiqué du rapport d’étude en un dialogue en allemand simple. Le texte a été généré par l’IA NotebookLM de Google, qui a également enregistré les dialogues. Selon Stefan C. Wolter, la création a pris 30 secondes, et l’auteur principal de l’étude a déclaré qu’il n’aurait jamais réussi à présenter les résultats de l’étude de manière aussi peu technique et pourtant aussi cohérente. Selon M. Wolter, le programme sera testé pour d’autres articles de recherche afin de voir s’il existe un marché pour cela.

Vous pouvez écouter le podcast ici (en allemand)

Vous trouverez ici l’original de l’étude rédigé en anglais

Étude menée à l'Université de Berne

Comment l’intérêt et l’image de soi influencent le choix d’une profession dans le domaine des TIC

Comment l’intérêt et l’image de soi des jeunes dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC) influencent-ils leur choix de carrière ? Cette question est au cœur d’une étude menée à l’Université de Berne (Leo Röhlke, Jessica M. E. Herzing, Andrés Gomensoro, Dominique Krebs-Oesch), qui s’appuie sur les données TREE de 1 964 jeunes. Les résultats montrent des différences significatives entre les sexes : chez les filles, c’est un intérêt plus marqué pour les TIC qui conduit au choix de professions impliquant une utilisation intensive des TIC ; chez les garçons, en revanche, une image positive de soi dans le domaine des TIC est plutôt corrélée au choix de professions axées sur les TIC. La notion d’image de soi décrit les représentations mentales, les appréciations et les évaluations qu’une personne a d’elle-même, c’est-à-dire la façon dont elle se perçoit et s’évalue. L’intérêt, en revanche, désigne l’attitude émotionnelle et évaluative positive d’une personne à l’égard d’un objet ou d’un domaine d’activité particulier.

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Article dans bwp@ sur le prototype « Career Boost Advisor » pour le secteur informatique

Portefeuilles de compétences basés sur l’IA dans la formation professionnelle continue

Comment documenter les compétences ? Comment utiliser ces portefeuilles de compétences pour évaluer les formations continues possibles ou dans le cadre de candidatures ? Et quel rôle pourraient jouer les procédures d’analyse et de recommandation basées sur l’IA ? Ces questions font l’objet du projet « Portfolio de compétences individuel », dont Bernadette Dilger et Marco Strate (Université de Saint-Gall) décrivent les fondements dans un article publié dans bwp@ 48. Il s’agit d’un sous-projet du projet phare « Swiss Circular Economy of Skills and Competences » financé par Innosuisse. L’un des résultats de la recherche est un prototype (« Career Boost Advisor ») destiné au secteur informatique. Il a servi de base au partenaire de mise en œuvre Evrlearn pour développer une place de marché pour les offres de formation continue. Evrlearn a depuis été abandonné, mais l’idée d’un conseil en formation continue basé sur l’IA devrait être mise en œuvre dans Work-ID dans un avenir proche.

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Enquête auprès des personnes en formation en Suisse, partie 3 : santé mentale des personnes en apprentissage

Comment les jeunes en apprentissage font face à leurs charges psychiques

Comment les jeunes vivent-ils le passage dans la formation professionnelle initiale ? Telle est la question au centre de l’étude « La santé mentale des personnes en apprentissage ». Ses autrices et auteurs résument les principaux enseignements dans quatre articles Transfer. Ce troisième article s’intéresse à la santé mentale des jeunes. Il montre qu’environ 60 % des personnes en formation ont déjà eu au moins une fois des problèmes psychiques au cours de leur apprentissage. Ce résultat peut paraître inquiétant, mais la plupart des jeunes voient dans l’apprentissage une période pendant laquelle ils apprennent à gérer efficacement les troubles psychiques.

Nouveau livre paru aux éditions hep

Les réseaux d’entreprises formatrices comme prestataires de services

Les réseaux de formation permettent aux entreprises formatrices de coopérer tout en proposant des services tels que le recrutement ou des formations pratiques de base structurées. L’article ici présent revient sur la naissance de ces réseaux spécialisés en Suisse, sur les différentes formes qu’ils prennent ainsi que sur les défis qu’ils rencontrent. Si les espoirs placés à l’origine dans la création de ces réseaux n’ont pas été comblés, les services qu’ils proposent peuvent jouer un rôle déterminant dans certaines niches. Le présent article s’appuie sur une série d’études de cas qualitatives ainsi que sur un livre paru en 2024 aux éditions hep, Ausbildungsverbünde (« Les réseaux d’entreprises formatrices », ouvrage paru en allemand uniquement).

Projet « Accompagnement numérique dans le processus du choix professionnel » (digibe)

Le choix de son futur métier n’est pas un processus linéaire

L’orientation professionnelle ne se limite pas à la transmission d’informations ou à la recherche de la « bonne » solution : c’est un processus au cours duquel l’élève apprend et évolue, une phase nécessitant réflexion et assistance. La Haute école spécialisée de la Suisse du Nord-Ouest et la Haute école pédagogique de Berne ont mis au point un outil d’aide à l’orientation nommé digibe, conçu pour aider les adolescents et adolescentes à développer leur raisonnement, faire le point sur leurs expériences passées et leur ressenti, élaborer leurs objectifs ou encore préparer le terrain à leurs décisions. Si l’évaluation réalisée pour juger de la pertinence de l’outil a produit de bons résultats, il convient d’intégrer systématiquement digibe aux cours et de l’utiliser de manière différenciée.

« Formation professionnelle 2040 – Perspectives et visions » : conflits d’objectifs de la politique de la formation au degré secondaire II

Pourquoi les formations générales et professionnelles ne doivent pas être examinées isolément, mais envisagées de manière globale?

La part des diplômes de formation générale est en hausse. Cette évolution ne réduit pas seulement la part des formations professionnelles, elle modifie également la répartition des jeunes dans les deux filières du degré secondaire II et semble avoir, en partie, des effets indésirables. Il apparaît ainsi que dans les cantons où le taux de maturité est élevé, la proportion de jeunes qui, à l’âge de 25 ans n’ont ni terminé un apprentissage ni ne disposent d’une maturité est également plus importante. Malgré cela, il est essentiel que les postulats de politique éducative concernant l’équilibre entre formation générale et formation professionnelle tiennent compte des réalités cantonales.

Une étude montre un « effet causal assez important »

La formation continue est doublement rentable

Quel est l’impact des formations continues professionnelles sur les revenus individuels sur le marché du travail (revenus et réduction du risque de chômage) en Suisse ? Cette question est au cœur d’une étude menée par Stefan Denzler, Jens Ruhose et Stefan C. Wolter, qui s’appuie sur le microrecensement de la formation continue 2016 et sur des données issues des registres sur les revenus et le chômage. Les résultats montrent que la participation à la formation augmente en moyenne le revenu de 3,4 % et réduit le risque de chômage de 2,1 points de pourcentage, ce qui constitue un effet causal assez important, selon les chercheurs. Toutefois, les effets varient en fonction de l’âge, du niveau de formation et de la situation financière. Les personnes appartenant au quartile de revenu le plus bas bénéficient le plus des augmentations de revenu, tandis que l’effet modérateur sur le chômage est plus prononcé chez les personnes appartenant au quartile de revenu le plus élevé. Selon le micro-recensement de 2016, 67 % de la population résidante permanente a participé à des formations continues non formelles liées à l’emploi, d’une durée moyenne de 48 heures (médiane : 24 heures).

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Évaluation par la FHNW de la situation de formation des apprentis en informatique dans le cadre du programme Integra de l'école professionnelle gibb

Entre fierté et surmenage

Integra permet aux apprentis motivés de l’école professionnelle gibb (Berne) d’obtenir en sept ans un diplôme d’apprentissage en informatique et un Bachelor à la Haute école spécialisée bernoise. Les contenus d’apprentissage sont condensés et travaillés de manière autonome. Une évaluation (novembre 2024, Dr Sophie Baeriswyl, Marjan Tanushaj, Delia Müller, Prof. Dr Andreas Krause) examine les ressources et les contraintes de la classe pilote. Les dix entretiens montrent qu’une majorité des élèves ressentent de la fierté et de la joie dans le cadre d’Integra. Ils apprécient l’auto-organisation et la flexibilité à l’école, dans l’entreprise formatrice et dans l’apprentissage, ainsi que le soutien dont ils bénéficient. Dans le même temps, plusieurs apprenants ont fait état de stratégies néfastes pour leur santé, telles que le retrait social, la procrastination et le renoncement à des activités de loisirs compensatoires. L’évaluation conclut que le programme Integra a permis de créer une combinaison motivante entre apprentissage et haute école spécialisée. Elle formule également des propositions afin que le modèle ne surmène pas les apprenants.

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Enquête auprès des personnes en formation en Suisse, partie 2 : comment les personnes formées vivent-elles leur formation ?

Beaucoup de jeunes se sentent mis au défi, mais peu se sentent surmenés

Élément central du système éducatif suisse, la formation professionnelle initiale constitue, pour la majeure partie des jeunes, le premier pas franchi dans le monde professionnel. Mais comment les personnes formées vivent-elles concrètement cette période déterminante de leur existence ? Telle est la question que s’est posée l’étude intitulée « La santé mentale des personnes en apprentissage ». Les quatre auteurs et autrices en ont résumé les principaux résultats dans quatre articles publiés dans le magazine Transfer. Le deuxième d’entre eux, ici présenté ici, s’interroge sur les défis rencontrés par les jeunes durant leur apprentissage, sur ce qui leur donne des forces et sur ce qui représente pour eux une charge.

Expertise de la HEFP

Conséquences possibles d’une promotion de la perméabilité horizontale au degré secondaire II

Chaque année, environ 2’200 jeunes qui ont commencé leurs études au gymnase s’engagent dans une formation professionnelle initiale (10%) ; dans les écoles de culture générale, ce taux atteint 35%. Ces réorientations sont plus fréquentes en Suisse romande. Dans le cadre d’une expertise, la HEFP (Jürg Schweri et Belinda Aeschlimann) examine la possibilité de « promouvoir la perméabilité horizontale entre la formation générale et la formation professionnelle initiale ». Cela comprend la reconnaissance standardisée des acquis antérieurs ou l’extension des programmes Way-up, tels qu’ils existent déjà pour les informaticiens et les dessinateurs ou (dans quelques cantons) pour les médiamaticiens et les polymécaniciens. L’expertise invite toutefois à la prudence. L’accès à la formation professionnelle par la voie de la formation générale ne doit pas conduire à une hiérarchisation des filières de formation, comme cela s’est produit en partie en Allemagne et en Autriche.

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Étude sur le choix professionnel

Exploration des métiers existants, multiplication des connaissances, gain d’assurance : les processus dynamiques à l’œuvre dans les décisions d’orientation des jeunes

Le choix de son futur métier s’inscrit dans un processus dynamique au sein duquel interagissent trois facteurs : le degré d’exploration de leur environnement par les jeunes, leur niveau de connaissance du marché des places d’apprentissage, et leur détermination dans leur choix professionnel. C’est ce que révèle une nouvelle étude qui montre que pousser les adolescents et adolescentes à se décider trop prématurément est contre-productif, et qu’il vaut mieux leur offrir un grand nombre d’opportunités d’exploration du monde professionnel. De fait, la meilleure manière pour les jeunes de réussir leur orientation est d’avoir une vague idée de ce qu’ils souhaitent faire plus tard et de procéder à une recherche ciblée d’informations sur le métier en question.

Nouveau livre aux éditions hep

Le travail dans les coulisses de la formation professionnelle suisse

Pendant 30 ans, Christine Davatz (Union suisse des arts et métiers) et Bruno Weber-Gobet (TravailSuisse) ont exercé une influence considérable sur le développement de la formation professionnelle en Suisse. Ces deux personnalités sont au cœur d’une publication qui remplit deux fonctions : elle retrace les étapes les plus importantes du développement de la formation professionnelle dans un passé récent et elle met en lumière le travail accompli dans les coulisses de la formation professionnelle suisse. Dans le présent texte, l’auteur du livre, Lorenzo Bonoli, se concentre sur le deuxième aspect et souligne l’importance du rôle joué par des lobbyistes tels que Christine Davatz et Bruno Weber-Gobet.

Une analyse empirique de Rolf Becker (Université de Berne)

L’image sociale des diplômes de formation au sein de la population

Une enquête menée dans les cantons suisses germanophones en 2019 montre que la formation professionnelle jouit d’un plus grand prestige que les voies de formation générale ; après la formation professionnelle supérieure, ce sont les diplômes de formation universitaire qui sont les plus valorisés. C’est ce que montre une enquête de population réalisée par Rolf Becker (Université de Berne) au printemps 2019 auprès de personnes adultes dans la partie germanophone de la Suisse. Il est frappant de constater que les jeunes personnes interrogées apprécient davantage les diplômes universitaires, alors que les personnes plus âgées apprécient davantage les formations scolaires et professionnelles. En outre, l’appréciation des diplômes de formation est en corrélation avec l’origine sociale, le niveau de formation, le sexe et la conception de la formation.

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Étude FSEA «Milieux de vie»

Pourquoi de nombreux adultes ne suivent pas de formation continue 

En Suisse, environ 30 % des adultes ont des compétences de base limitées, mais rares sont ceux qui suivent une formation continue adaptée. L’étude « Milieux de vie » de la FSEA montre que les personnes concernées ont de bonnes raisons pour cela. Ainsi, une vie quotidienne qui fonctionne bien fait paraître l’apprentissage inutile. Les expériences négatives passées en matière de formation rendent sceptique et les attributions stigmatisantes affaiblissent la confiance en ses propres capacités d’apprentissage. Des situations de vie difficiles aggravent souvent la situation. Dans le même temps, les personnes concernées perçoivent toutefois la pertinence des compétences de base et manifestent un intérêt fondamental pour le perfectionnement. Selon l’étude, cela signifie pour la création d’offres qu’il faut une diversité d’offres qui répondent aux différents besoins et dans lesquelles les adultes peuvent reconnaître une utilité pratique au quotidien.

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Étude de l'ETH Zurich

Combien les organisations du monde du travail investissent-elles dans la formation professionnelle ?

Dans quelle mesure les organisations du monde du travail (OrTra) contribuent-elles à la gestion systémique de la formation professionnelle ? Cette question était au cœur d’une étude menée par l’ETH Zurich (Filippo Pusterla, Thomas Bolli et Ursula Renold). Le point de départ de cette étude est le fonds en faveur de la formation professionnelle déclaré de force obligatoire générale (aBBF), auquel toutes les entreprises d’une branche doivent cotiser lorsque l’OrTra compétente en fait la demande auprès du Conseil fédéral. Leurs recettes, qui s’élevaient à environ 40 millions de francs (2017), ont été consacrées à 74 % à la formation professionnelle initiale, à 22 % à la formation professionnelle supérieure et à 4 % à la formation continue. Une extrapolation pour toutes les professions permet de conclure que les Ortra dépensent environ 230 francs par an et par entreprise suisse pour la gestion systémique de la formation professionnelle.

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« Formation professionnelle 2040 – perspectives et visions » : la formation professionnelle ne doit pas devenir un second choix !

Rester forts dans un monde en pleine transformation

La formation professionnelle devrait faire face plus activement à ses défis actuels. Ruptures d’apprentissage, problèmes d’image et surmenage des jeunes : voici trois problématiques qui réclament des réactions plus audacieuses. Entre autres, un meilleur comportement vis-à-vis des jeunes, l’intégration des langues étrangères dans toutes les formations professionnelles initiales, des environnements d’apprentissage plus innovants et des campagnes pour améliorer l’image de l’apprentissage. Mais pour cela, ce sont tous les partenaires de la formation professionnelle qui doivent s’activer.

Les réformes « vente 2022+ » et « employé·e·s de commerce 2023 » au KBZ (Centre de formation commerciale de Zoug)  

Une école professionnelle s’examine

Les réformes de la formation professionnelle « vente 2022+ » et « employé·e·s de commerce 2023 » appellent à un changement de paradigme, consistant à remplacer les matières scolaires traditionnelles par des domaines interdisciplinaires de compétences opérationnelles. Le Centre de formation commerciale de Zoug a développé une stratégie de mise en œuvre qui s’appuie sur une gestion partagée et un développement scolaire participatif. En collaboration avec la Haute École pédagogique de Zurich, une approche d’évaluation participative a été mise en place qui associe une expertise externe à un développement interne de la qualité. Des enquêtes longitudinales sont réalisées auprès d’élèves et de professeurs ; leurs premiers résultats après la première année d’apprentissage se révèlent majoritairement positifs, tout particulièrement en ce qui concerne l’enseignement en équipe et l’apprentissage autodirigé. On observe un potentiel de développement pour la collaboration entre les lieux de formation, ainsi que pour l’enseignement participatif. Les résultats de l’évaluation font systématiquement l’objet d’un post-traitement par des groupes de travail qui en déduisent des mesures concrètes de développement de la qualité. Cette approche basée sur des données établies illustre l’association réussie, dans la formation professionnelle, d’un accompagnement scientifique et d’une mise en œuvre axée sur la pratique.

Formation pratique soutenue par l'AI à la Allgemeine Gewerbeschule Basel

Formes d’enseignement intégratives dans le cadre de la formation professionnelle – une chance pour le développement de la culture scolaire

Depuis l’été 2023, les apprentis suivant une formation pratique (FPra) dans le canton de Bâle-Ville – unique en Suisse – sont reçus dans les écoles professionnelles publiques. Les écoles sont ainsi devenues des prestataires de services pour l’AI. Dans une contribution à la « Schweizerische Zeitschrift für Heilpädagogik » (open access), Dominique Mouttet (directeur) et Tanja Rüdisühli (chargée de la PrA & EIS) décrivent de manière exemplaire les conditions de réussite du modèle pour l’Allgemeine Gewerbeschule Basel. Les enseignants jouent un rôle central : ils doivent être prêts à s’engager dans l’enseignement avec les apprentis FPra : « Il faut du courage pour mettre un peu moins la technique et encore plus la relation au centre de l’enseignement ». L’enseignement des apprentis PrA conditionne et favorise en même temps le développement de la culture scolaire – du côté des apprentis, des enseignants et des collaborateurs administratifs. L’un des avantages : la perméabilité vers l’AFP en deux ans est renforcée par le fait que les apprentis sont accompagnés par des enseignants qui connaissent également les exigences d’une formation AFP.

Zeitschrift für Heilpädagogik, Bd. 31 Nr. 05 (2025): Die Schule von morgen (en allemand)

Entre besoin de professionnalisation pédagogique et exigence de proximité avec le domaine professionnel

Le rôle des formateurs dans le troisième lieu d’apprentissage

La qualification des formateurs dans les cours interentreprises (CI) fait l’objet d’une étude menée par Markus Maurer et Karin Hauser (dans Beiträge zur Lehrerinnen- und Lehrerbildung, 43 (1), 2025). Elle montre que les exigences en matière de qualification ont augmenté par le passé, raison pour laquelle les formations sont « sans doute trop courtes », notamment en ce qui concerne les temps de présence exigés. Les institutions de formation, y compris les hautes écoles pédagogiques, seraient ainsi contraintes de se concentrer de manière « pragmatique » sur la transmission de compétences pédagogiques et didactiques axées sur la pratique. Les formateurs professionnels qui sont employés à temps plein (par opposition à ceux qui travaillent à temps partiel) sont mieux à même de faire le lien entre la théorie et la pratique, notamment parce qu’ils connaissent mieux l’ensemble des formations initiales concernées. En revanche, on attend des formateurs à temps partiel qu’ils garantissent un lien étroit entre les cours interentreprises et le domaine professionnel concerné.

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