Formation professionnelle dans la recherche et la pratique
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« Formation professionnelle 2040 – perspectives et visions » : la formation professionnelle ne doit pas devenir un second choix !

Rester forts dans un monde en pleine transformation

Ben Hüter

La formation professionnelle devrait faire face plus activement à ses défis actuels. Ruptures d’apprentissage, problèmes d’image et surmenage des jeunes : voici trois problématiques qui réclament des réactions plus audacieuses. Entre autres, un meilleur comportement vis-à-vis des jeunes, l’intégration des langues étrangères dans toutes les formations professionnelles initiales, des environnements d’apprentissage plus innovants et des campagnes pour améliorer l’image de l’apprentissage. Mais pour cela, ce sont tous les partenaires de la formation professionnelle qui doivent s’activer.

Étude FSEA «Milieux de vie»

Pourquoi de nombreux adultes ne suivent pas de formation continue 

En Suisse, environ 30 % des adultes ont des compétences de base limitées, mais rares sont ceux qui suivent une formation continue adaptée. L’étude « Milieux de vie » de la FSEA montre que les personnes concernées ont de bonnes raisons pour cela. Ainsi, une vie quotidienne qui fonctionne bien fait paraître l’apprentissage inutile. Les expériences négatives passées en matière de formation rendent sceptique et les attributions stigmatisantes affaiblissent la confiance en ses propres capacités d’apprentissage. Des situations de vie difficiles aggravent souvent la situation. Dans le même temps, les personnes concernées perçoivent toutefois la pertinence des compétences de base et manifestent un intérêt fondamental pour le perfectionnement. Selon l’étude, cela signifie pour la création d’offres qu’il faut une diversité d’offres qui répondent aux différents besoins et dans lesquelles les adultes peuvent reconnaître une utilité pratique au quotidien.

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Étude de l'ETH Zurich

Combien les organisations du monde du travail investissent-elles dans la formation professionnelle ?

Dans quelle mesure les organisations du monde du travail (OrTra) contribuent-elles à la gestion systémique de la formation professionnelle ? Cette question était au cœur d’une étude menée par l’ETH Zurich (Filippo Pusterla, Thomas Bolli et Ursula Renold). Le point de départ de cette étude est le fonds en faveur de la formation professionnelle déclaré de force obligatoire générale (aBBF), auquel toutes les entreprises d’une branche doivent cotiser lorsque l’OrTra compétente en fait la demande auprès du Conseil fédéral. Leurs recettes, qui s’élevaient à environ 40 millions de francs (2017), ont été consacrées à 74 % à la formation professionnelle initiale, à 22 % à la formation professionnelle supérieure et à 4 % à la formation continue. Une extrapolation pour toutes les professions permet de conclure que les Ortra dépensent environ 230 francs par an et par entreprise suisse pour la gestion systémique de la formation professionnelle.

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Les réformes « vente 2022+ » et « employé·e·s de commerce 2023 » au KBZ (Centre de formation commerciale de Zoug)  

Une école professionnelle s’examine

Alexandra Totter, Reto Wegmüller & Enikö Zala-Mezö

Les réformes de la formation professionnelle « vente 2022+ » et « employé·e·s de commerce 2023 » appellent à un changement de paradigme, consistant à remplacer les matières scolaires traditionnelles par des domaines interdisciplinaires de compétences opérationnelles. Le Centre de formation commerciale de Zoug a développé une stratégie de mise en œuvre qui s’appuie sur une gestion partagée et un développement scolaire participatif. En collaboration avec la Haute École pédagogique de Zurich, une approche d’évaluation participative a été mise en place qui associe une expertise externe à un développement interne de la qualité. Des enquêtes longitudinales sont réalisées auprès d’élèves et de professeurs ; leurs premiers résultats après la première année d’apprentissage se révèlent majoritairement positifs, tout particulièrement en ce qui concerne l’enseignement en équipe et l’apprentissage autodirigé. On observe un potentiel de développement pour la collaboration entre les lieux de formation, ainsi que pour l’enseignement participatif. Les résultats de l’évaluation font systématiquement l’objet d’un post-traitement par des groupes de travail qui en déduisent des mesures concrètes de développement de la qualité. Cette approche basée sur des données établies illustre l’association réussie, dans la formation professionnelle, d’un accompagnement scientifique et d’une mise en œuvre axée sur la pratique.

Formation pratique soutenue par l'AI à la Allgemeine Gewerbeschule Basel

Formes d’enseignement intégratives dans le cadre de la formation professionnelle – une chance pour le développement de la culture scolaire

Depuis l’été 2023, les apprentis suivant une formation pratique (FPra) dans le canton de Bâle-Ville – comme dans de nombreux autres cantons suisses – sont reçus dans les écoles professionnelles publiques. Les écoles sont ainsi devenues des prestataires de services pour l’AI. Dans une contribution à la « Schweizerische Zeitschrift für Heilpädagogik » (open access), Dominique Mouttet (directeur) et Tanja Rüdisühli (chargée de la PrA & EIS) décrivent de manière exemplaire les conditions de réussite du modèle pour l’Allgemeine Gewerbeschule Basel. Les enseignants jouent un rôle central : ils doivent être prêts à s’engager dans l’enseignement avec les apprentis FPra : « Il faut du courage pour mettre un peu moins la technique et encore plus la relation au centre de l’enseignement ». L’enseignement des apprentis PrA conditionne et favorise en même temps le développement de la culture scolaire – du côté des apprentis, des enseignants et des collaborateurs administratifs. L’un des avantages : la perméabilité vers l’AFP en deux ans est renforcée par le fait que les apprentis sont accompagnés par des enseignants qui connaissent également les exigences d’une formation AFP.

Zeitschrift für Heilpädagogik, Bd. 31 Nr. 05 (2025): Die Schule von morgen (en allemand)

Entre besoin de professionnalisation pédagogique et exigence de proximité avec le domaine professionnel

Le rôle des formateurs dans le troisième lieu d’apprentissage

La qualification des formateurs dans les cours interentreprises (CI) fait l’objet d’une étude menée par Markus Maurer et Karin Hauser (dans Beiträge zur Lehrerinnen- und Lehrerbildung, 43 (1), 2025). Elle montre que les exigences en matière de qualification ont augmenté par le passé, raison pour laquelle les formations sont « sans doute trop courtes », notamment en ce qui concerne les temps de présence exigés. Les institutions de formation, y compris les hautes écoles pédagogiques, seraient ainsi contraintes de se concentrer de manière « pragmatique » sur la transmission de compétences pédagogiques et didactiques axées sur la pratique. Les formateurs professionnels qui sont employés à temps plein (par opposition à ceux qui travaillent à temps partiel) sont mieux à même de faire le lien entre la théorie et la pratique, notamment parce qu’ils connaissent mieux l’ensemble des formations initiales concernées. En revanche, on attend des formateurs à temps partiel qu’ils garantissent un lien étroit entre les cours interentreprises et le domaine professionnel concerné.

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Évaluation de la procédure de qualification dans l’enseignement de la culture générale (ECG)

Actuellement, les examens de culture générale ne mettent pas suffisamment en évidence les compétences des personnes en formation

Corinne Hadorn

Les examens dans l’enseignement de la culture générale doivent être orientés vers les compétences. Cela signifie qu’ils doivent faire appel, dans une situation donnée, à des connaissances conceptuelles et procédurales pour résoudre un exercice de transfert complexe. Or, les examens CG actuels sont beaucoup trop peu axés sur les compétences, et les deux domaines d’enseignement « Société » et « Langue et communication » sont presque toujours évalués séparément au lieu d’être combinés. C’est ce qui ressort de la présente évaluation de la procédure de qualification (PQual). En outre, les conditions cadres formelles du travail personnel d’approfondissement, qui fait partie de la PQual, sont très hétérogènes. Enfin, tel qu’il est souvent réalisé, l’examen final semble être davantage bénéfique aux enseignant-e-s et aux responsables qu’à l’évaluation des compétences des apprenti-e-s.

Enquête auprès des personnes en formation en Suisse, partie 1 : aperçu des principaux résultats

La santé mentale des personnes en apprentissage

Barbara Schmocker, Katina Anastasiou, Debora Heimgartner & Niklas Baer

Comment se portent les jeunes qui suivent un apprentissage ? Cette question est au centre d’une étude réalisée par WorkMed, qui a été publiée en juin 2025. Deux facteurs contribuent à la pertinence de cette étude : le grand nombre de jeunes qui ont été interrogés et qui ont échangé dans le cadre de discussions thématiques, ainsi que la variété et la profondeur des problématiques abordées : le remplissage du questionnaire de l’enquête nécessitait une bonne demi-heure. Les auteurs et autrices de l’étude ont résumé les principaux résultats dans quatre articles qui seront publiés dans Transfer dans les semaines à venir. Le premier texte offre un aperçu des enseignements principaux.

Étude réalisée par BSS pour le compte d'edu-suisse

Rendement de la formation dans les écoles supérieures

Le rendement de la formation dans les écoles supérieures (ES) dans les domaines de l’économie et de la technique est supérieur à celui des hautes écoles spécialisées (HES). Cela vaut pour le rendement privé (23% et 18%), fiscal et social. Ces différences s’expliquent par le fait que les étudiants des ES perçoivent un revenu plus élevé parallèlement à leurs études et entrent plus rapidement sur le marché du travail grâce à la durée plus courte de leurs études. Les étudiants des HES obtiennent certes des salaires moyens plus élevés au cours de leur carrière professionnelle, mais ces avantages salariaux sont trop faibles pour compenser les inconvénients initiaux. Dans le domaine de la santé, les rendements de la formation sont nettement inférieurs. Enfin, des modèles de calcul montrent que le rendement fiscal d’une formation ES est supérieur à celui d’une formation HES, même si l’État prenait entièrement en charge les frais d’inscription jusqu’ici payés à titre privé par les étudiants ES. Dans le domaine de la santé, les frais d’inscription à payer à titre privé pour les formations ES et HES sont déjà aujourd’hui à peu près équivalents.

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Étude conjointe des universités de Berne et de Saint-Gall

Quelles sont les exigences professionnelles importantes pour les garçons et les filles ?

Pourquoi les filles et les garçons choisissent-ils des professions différentes ? Une étude menée par les universités de Berne (Benita Combet) et de Saint-Gall (Scherwin M. Bajka, Patrick Emmenegger et Sabine Seufert) montre que le salaire et les possibilités de travail à temps partiel jouent un rôle similaire pour les deux sexes, et les activités sociales sont également importantes pour les deux sexes. En revanche, il existe des différences en matière d’affinité pour la technologie : les professions qui font largement appel à l’informatique attirent les garçons, mais ont tendance à rebuter les filles. Selon la co-auteure Benita Combet, cette réticence des filles à l’égard de la technologie n’est pas d’origine biologique, mais résulte de stéréotypes sociaux. Afin de réduire les inégalités dans un monde du travail numérisé, il faudrait libérer l’image que les femmes ont d’elles-mêmes des préjugés. Les chercheurs ont présenté des descriptions de professions fictives à plus de 2000 jeunes de 8e année, peu avant le choix de leur apprentissage.

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Livre sur le processus du conseil en orientation

Les 5As du conseil en orientation : un guide pour la pratique

Shékina Rochat

Le « modèle des 5As » effectue une synthèse des travaux antérieurs afin de présenter un cadre intégratif cohérent du processus de conseil en orientation. La présentation détaillée des phases et des étapes de ce modèle permet de clarifier les enjeux et compétences liés à cette pratique. Elle invite également à remettre en question certains acquis considérés comme immuables, tels que l’évaluation des compétences, l’idée de développer des projets de carrière à long terme, la croyance dans la supériorité de la « science » sur la pratique, ainsi que la pertinence de la recherche comme repère principal de ce processus.

« Formation professionnelle 2040 – perspectives et visions »: Le rôle des cantons

Comment les cantons peuvent rendre la formation professionnelle encore meilleure

Daniel Preckel

Les cantons sont chargés de l’administration de la formation professionnelle et du maintien d’un haut niveau de qualité. Mais bien plus encore, ils contribuent aussi activement à sa conception : un rôle qu’il s’agirait d’endosser encore plus fortement qu’ils ne l’ont fait jusqu’ici. Pour y parvenir, il ne suffit pas de rédiger des documents stratégiques ambitieux, il faut également une mise en œuvre axée sur les résultats et une coopération pragmatique entre les cantons. Cela implique aussi l’évaluation systématique de toute innovation. Car on observe un désert empirique pour diverses thématiques éducatives majeures : par exemple, dernièrement, lors du projet « Culture générale 2030 ». Une approche prometteuse repose dans l’idée d’un système de suivi, auquel réfléchit actuellement la CSFP pour l’enseignement général.

Étude de la HEFP

La formation professionnelle formelle, une chance pour les professions rares

Il n’existe souvent pas de diplôme professionnel reconnu au niveau fédéral pour les professions rares dans le domaine de l’artisanat d’art et de l’artisanat traditionnel. À la demande du canton de Vaud, la HEFP a mené une étude de faisabilité afin d’examiner le potentiel d’une formation professionnelle formelle dans ces deux domaines. La majorité des professionnels concernés considèrent la formation professionnelle comme le moyen idéal pour renforcer leur métier. L’étude montre toutefois clairement que la création et la révision de formations professionnelles initiales ainsi que l’offre de places d’apprentissage constituent un défi majeur pour les professions rares. Elle recommande notamment la création d’un groupe d’intérêt capable de mobiliser les associations et les personnes concernées.

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Document de discussion de l'Académie Suisse des Sciences Médicales (ASSM)

Quel doit être le rôle des infirmières de pratique avancée (IPA) ?

Le paysage de la formation dans le domaine de la santé a fortement évolué au cours des deux dernières décennies. L’intégration des professions de la santé dans le système national de formation a entraîné la création de nombreuses nouvelles filières de formation, dont les rôles dits de pratique avancée (Advanced Practice). Leur classification, leur réglementation et leur intégration dans le système de santé nécessitent toutefois encore des éclaircissements. Un rapport mandaté par l’ASSM permet d’en discuter en prenant l’exemple des infirmières de pratique avancée (IPA). Il recommande entre autres de réglementer le rôle des APN (tâches, compétences et responsabilités). Il convient de distinguer deux types d’activités : Les activités de soins exigeantes et l’exercice d’activités médicales traditionnelles, qui sont généralement fournies dans le cadre d’un partenariat avec des médecins pour une population spécifique. En fin de compte, selon le rapport, l’intégration des APN offre une opportunité stratégique de renforcer les professions infirmières, de garantir les soins et de répartir les rôles dans les équipes interprofessionnelles en fonction des besoins.

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Une étude du bureau Bass formule des propositions d'amélioration

Diplôme professionnel pour adultes : la moitié passe par la voie de l’apprentissage classique

Entre 2021 et 2023, 1 199 personnes de plus de 25 ans ont obtenu un diplôme d’apprentissage dans le canton de Zurich ; ce chiffre comprend les premiers et les seconds diplômes. Une étude du bureau Bass montre que la moitié d’entre elles ont suivi un apprentissage classique, environ un quart ont suivi un apprentissage raccourci, 16 % sont passées directement par la procédure de qualification et 11 % ont fait valider leurs compétences. Ces chiffres varient considérablement selon les tranches d’âge. L’étude formule une série de propositions d’amélioration dans les quatre domaines suivants : renforcement du conseil et de l’accompagnement ; harmonisation du financement ; promotion d’offres adaptées aux adultes ; amélioration de la coordination. Avec le projet Fase, le canton souhaite désormais augmenter les chances d’obtenir un diplôme professionnel.

Résumé de l’étude (en allemand)

Recherche complémentaire de Daniel Fleischmann (en allemand)

Étude longitudinale sur les préférences professionnelles

L’idée d’être autonome sur le plan professionnel naît dans la famille

Les mères et les pères qui apprécient le travail autonome le transmettent à leurs enfants – et ceux-ci exercent généralement plus tard également des professions avec une grande autodétermination. C’est ce que montre une étude pour laquelle plus de 1’100 jeunes américains ainsi que leurs parents ont été interviewés pendant plus de 20 ans (premier auteur : Kaspar Burger, sociologue de l’éducation à l’Université de Potsdam et à l’Université de Zurich). Le travail autodéterminé a été évalué sur trois points : la diversité du travail ; le degré de supervision par les supérieurs ; et s’il s’agit plutôt d’un travail de routine ou d’une prise de décision personnelle. L’étude a demandé si, au sein de la famille, on préférait un comportement plutôt adapté ou indépendant. Les données montrent que les parents donnent l’exemple de telles attitudes – par le biais de valeurs et traits de caractère telles que l’indépendance, la prise de responsabilité et la flexibilité intellectuelle. Autre résultat : celui qui trouve positif de travailler de manière autonome obtient des diplômes plus élevés que celui qui est uniquement prêt à exécuter des tâches prescrites.

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Étude de Travail.Suisse Formation TSF

Comment les conventions collectives de travail réglementent la formation continue

Bruno Weber-Gobet

Travail.Suisse Formation TSF a analysé les réglementations en matière de formation continue contenues dans 21 conventions collectives de travail (CCT). Cette étude offre aux partenaires sociaux un aperçu des pratiques éprouvées dans différents secteurs d’activité et donne des impulsions pour de futures négociations portant sur les CCT. Le résumé ci-après contient une vue d’ensemble des instruments qui permettent de renforcer la formation continue dans les différentes branches. Elle présente aussi des mesures destinées aux personnes qui peuvent difficilement accéder à la formation continue.

Projet de recherche de la ZHAW et emplution

IA et conseil personnel : un copilote dédié à la formation continue pour les PME

Claudia Pölderl, Marius Gerber, Jonas Probst & Olivier Oswald

Les PME ont de plus en plus de difficultés à trouver la formation continue adaptée à leurs collaboratrices et collaborateurs dans une offre très vaste et peu claire. Les applications d’IA et le conseil personnel sont une aide à cet effet. Le projet de recherche « Copilote pour le développement professionnel » soutenu par le SEFRI s’intéresse à la manière de concevoir un tel conseil hybride en matière de formation continue. Cet article présente un concept plurisectoriel qui, en plus du processus de conseil à deux niveaux et du modèle d’IA spécifique à chaque branche, comprend aussi des aspects relatifs à la protection des données et aux futurs modèles de structure administrative.

Le D-VET Hub soutient la transformation numérique dans la formation professionnelle

Les potentiels des environnements numériques d’apprentissage

Peter Bühlmann

L’intelligence artificielle (l’apprentissage automatique est une appellation plus appropriée) fait son arrivée dans la formation professionnelle. Le D-VET-Hub de l’EPFL (l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne) se penche sur le développement d’environnements d’apprentissage mettant à profit son potentiel. Il poursuit ainsi les activités de Dual-T et bénéficie d’un financement du SEFRI en tant que Leading House « Technologies pour la formation professionnelle ».

« La formation professionnelle en 2040 – perspectives et visions » : le point de vue de l’association professionnelle Swissmem

La formation – entre politique et marché de l’emploi

Sonja Studer

La formation professionnelle s’appuie sur les besoins du marché de l’emploi. Cela se voit tout particulièrement dans les révisions des prescriptions sur la formation, à l’image du projet de réforme « Futuremem ». Ce qui peut paraître simple de prime abord est néanmoins de plus en plus ardu, d’une part à cause de l’hétérogénéité grandissante des besoins et attentes des entreprises, d’autre part en raison de l’accélération du rythme de l’innovation dans le monde économique. Le pilotage tripartite de la formation, conçu pour trouver un équilibre entre les différents intérêts en présence, atteint ici ses limites. À ces difficultés s’ajoute en outre la demande d’intégrer à la formation professionnelle initiale diverses thématiques politiques et sociales toujours plus nombreuses. Dans un tel contexte, les approches purement générales comme l’appel à augmenter le nombre de maturités professionnelles accompagnant l’apprentissage ne sont d’aucune aide.

Reconversion professionnelle

La formation professionnelle peut-elle faciliter les processus de reconversion professionnelle involontaire ?

Jonas Masdonati, Caroline Éliane Brazier & Roxane Coquoz

La formation professionnelle est considérée comme une option de formation susceptible de permettre aux adultes qui sont face à une reconversion d’apprendre un nouveau métier et de reprendre le contrôle de leur carrière (Cournoyer et al., 2017). Une étude sur les processus de reconversion professionnelle involontaire (RPI) suggère pourtant qu’autant l’accès que la fréquentation d’une formation professionnelle peuvent comporter des défis de taille pour cette population. Partant de là, nous nous interrogeons sur la manière de rendre la formation professionnelle plus accessible et plus bénéfique pour les personnes amenées malgré elles à changer de métier.

Working Paper (242) de la Swiss Leading House VPET-ECON

Les salaires minimaux renforcent la volonté des entreprises d’investir dans la formation continue

Plusieurs cantons suisses ont récemment introduit des salaires minimaux élevés et fortement contraignants. Cela a eu un effet positif sur la formation professionnelle continue, selon une étude de Katarina Zigova et Thomas Zwick. Les entreprises auraient davantage investi dans des formations formelles pendant le temps de travail. Cet effet serait « considérable », le plus fort chez les personnes à bas salaire en dessous et quelques points de pourcentage au-dessus du nouveau niveau de salaire minimum. Il semble que les employeurs préfèrent augmenter la productivité de leur main-d’œuvre après l’introduction d’un salaire minimum très restrictif plutôt que d’engager des frais pour recruter une main-d’œuvre plus qualifiée. Ce résultat va à l’encontre de la plupart des travaux théoriques et empiriques antérieurs qui, sur la base de la théorie standard du capital humain, affirment que les salaires minimums réduisent la formation continue sur le lieu de travail ou, au mieux, n’ont aucun effet. Les chercheurs montrent en outre que les salaires minimaux n’ont pas d’impact négatif sur la volonté des entreprises de former des apprentis.

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